« Six jours déjà qu’un peuple se lève, résiste, refuse l’inévitable jusqu’à faire mentir le célèbre écrivain américain Mark Twain. Grâce à la présence de grands reporters chevronnés, nous parvient minute par minute, un récit inattendu. Si la guerre nous semblait peu vraisemblable, que dire alors de cette résistance ?
Quant à celui qui la mène, c’est une révélation !

Quand il se filme lui-même, dans les rues de Kiev, après avoir refusé sèchement les propositions d’exfiltration – « C’est ici qu’ont lieu les combats, j’ai besoin de munitions, pas d’un taxi ! » – ses images en mode selfie nous renvoient étrangement à nous-mêmes.
Son regard perce l’image et notre cœur se serre.

Comment ne pas être interpellé face au paradoxe de cette époque qui voit les nationalistes, les populistes de tout poil, bander les muscles, jouer les gros bras, marteler des discours autoritaires, quand au final, c’est un comédien, un humoriste, qui nous donne la plus belle des leçons ? Ces circonstances tragiques poussent le « bouffon » à sortir de sa chrysalide et il se révèle être un prince.

Ils sont garagistes, plombiers, électriciens, chauffeurs de taxi, boulangers, instituteurs… et ils ne s’y trompent pas, ils répondent à l’appel de leur leader. Plus les troupes russes surarmées approchent, plus les citoyens sont nombreux à s’engager, s’équipant avec les moyens du bord. A la guerre, comme à la guerre !

Dès les premiers coups de canon, nous pensions que le sort de l’Ukraine était scellé. Mais l’histoire n’est jamais si simple à écrire, surtout quand la bravoure s’en mêle.

L’agresseur a parié sur la lâcheté d’une Europe, selon lui, décadente… Mais voilà, sa brutalité, ses menaces, loin de nous paralyser de peur, nous réveillent !
La Belle Europe retrouve ses couleurs et donne à voir son plus beau visage. Elle ouvre grands ses bras et accueille avec bonté et générosité. Plus unie que jamais, elle se tient aux côtés des civils qui affluent à ses frontières.

Qu’ils nous semblent loin les discours de repli et de fermeture, les barbelés et les murs ! Ils seront bientôt près d’un million de réfugiés et cela ne nous effraie pas. Au contraire, cela nous rend fiers.
Au beau milieu du désastre, la puissance d’un imaginaire qui ne s’avoue pas vaincu, nous ramène à notre humanité commune.

Alors qu’un certain Vladimir menace du feu de l’apocalypse, se dresse un adversaire dont la noblesse d’âme galvanise tous azimuts. Son prénom devient synonyme de courage.
Il s’appelle Volodymyr. »

Frédérique Bedos
Fondatrice de l’ONG d’information « Le Projet Imagine »