Les femmes face aux nouveaux défis Internationaux...
Paris, 8 avril 2025

Retour sur la CSW69
ONU - New York
» Nous devons redoubler d’efforts, nous battre plus fort et exiger plus fort un monde où les femmes, dans toute leur diversité, participent et influencent également la prise de décision. »
Sarah Hendriks,
Directrice de la division des politiques, programmes et affaires intergouvernementales
d’ONU Femmes
C’est dans un contexte géopolitique et économique tendu que se tenait la 69e édition de la Commission de la condition de la femme (CSW69) au siège des Nations Unies à New York du 10 au 21 mars dernier.
Alors que près d’un quart des gouvernements du monde font état d’un net recul des droits des femmes en 2024, il est de notre responsabilité de nous mobiliser pour influencer les politiques et les décisions d’aujourd’hui et de demain en faveur d’une société plus juste et inclusive. Car, ne l’oublions pas : faire progresser les droits des femmes, c’est faire progresser l’ensemble de la société.
L’équipe du Projet Imagine basée aux États-Unis participait donc, comme chaque année, à cet événement majeur pour les droits des femmes dans le monde qui coïncidait cette année avec le 30e anniversaire de la signature de la Déclaration de Beijing

(programme considéré comme le principal document de politique mondiale en matière d’égalité des sexes, adopté à l’unanimité par 189 pays). Et c’est notre collègue Hanane Huynh qui a pris la plume pour nous en relater les faits marquants.
Des avancées notables
Les États membres, qui ont chacun présenté les progrès accomplis, ont réaffirmé leurs engagements à atteindre les objectifs définis dans la Déclaration de Pékin.
Ainsi, plusieurs pays d’Afrique et d’Asie ont mentionné, chiffres à l’appui, une réduction du taux de mortalité maternelle, une diminution des mariages d’enfants et une amélioration de l’accès à l’éducation ainsi qu’au marché du travail.
De nouvelles politiques et lois, notamment celles condamnant la discrimination et la violence contre les femmes, ainsi que l’instauration de mesures de protection sociale, se sont révélées essentielles pour engager le changement.
Plusieurs États membres ont également souligné que la création de sociétés plus inclusives et équitables a contribué à renforcer la paix dans leurs pays.
Une sérieuse marge de progrès
Pour autant, les objectifs sont encore loin d’être atteints. Chaque jour, 800 femmes meurent de causes évitables, principalement dans les pays à faible ou moyen revenu. Une femme sur trois subira de la violence au cours de sa vie, et le nombre de femmes vivant dans la pauvreté est largement supérieur (+ 22 millions !) à celui des hommes.
Malgré leur participation croissante à l’économie mondiale et leur rôle essentiel dans la société, les femmes continuent d’être exclues du pouvoir et de subir les conséquences de décisions prises unilatéralement par les hommes.
Des organisations au Brésil, au Pakistan et en Indonésie ont mis en avant leurs efforts locaux pour fournir aux femmes des formations et un soutien pour les aider à s’engager politiquement. Pourtant, elles restent sous-représentées dans les processus de décision en raison de barrières culturelles, de violences – harcèlement en ligne, désinformation, agressions physiques… – et de lois souvent manipulées par un paysage politique dominé par les hommes.
L’accès aux soins de santé est un droit humain fondamental qui favorise la croissance économique et une paix durable. Pourtant, d’importantes disparités persistent. Ainsi, les femmes et les filles sont plus touchées par l’épidémie du VIH. En Afrique sub-saharienne, elles représentent la majorité des nouvelles infections, principalement en raison de la violence sexuelle.
S’attaquer à ces inégalités nécessite des solutions innovantes, comme l’utilisation de la technologie pour connecter les communautés éloignées, l’adoption d’une médecine sociale et le renforcement de l’accès des filles à l’éducation.
En effet, l’éducation reste un élément-clé pour un changement structurel. Plusieurs associations en Afrique accomplissent un travail remarquable pour fournir de l’eau et de l’assistance aux familles afin que les filles puissent aller à l’école. Cependant, la pauvreté et la violence continuent de forcer beaucoup d’entre elles à abandonner prématurément l’école, leurs études, leurs formations….
De nouveaux défis
- Le changement de cap américain
Le représentant des États-Unis a confirmé leur changement de politique, prononçant un discours axé sur la lutte contre l’immigration et les théories de genre qu’il juge radicales et extrémistes, les qualifiant de principales menaces pour les femmes.
De plus, le financement de nombreux programmes est devenu une préoccupation croissante, l’ONU étant confrontée à un manque continu de fonds et à l’arrêt de l’USAID par les Etats-Unis.
En parallèle, les besoins ont considérablement augmenté, notamment dans des zones de conflit comme l’Ukraine, la Syrie, Gaza, le Yémen et le Soudan. Des discours puissants et émouvants ont été prononcés par des représentantes de ces régions. L’impact dévastateur est malheureusement évident avec une hausse des mariages précoces, des taux de mortalité accrus et une augmentation alarmante de la violence contre les femmes.
Il est urgent de construire des systèmes locaux conçus avec une approche centrée sur les femmes et axée sur des données objectives pour améliorer l’efficacité des aides. Les représentants de la jeunesse ont par ailleurs appelé d’urgence à plus d’action, plus de solutions concrètes et moins de rhétorique.
- La révolution numérique
Certes, combler le fossé numérique en garantissant l’accès à la technologie et à l’éducation est essentiel pour créer des opportunités pour les femmes et les filles. Mais, bien que ces technologies puissent être une chance à saisir, elles comportent aussi des risques : ainsi, le harcèlement et l’exploitation sexuelle en ligne ont considérablement augmenté ces dernières années.
Les pistes d'amélioration
En réponse, le Beijing+30 Action Agenda a mis à jour 6 objectifs pour accélérer les progrès et réaliser la vision de la Déclaration et Programme d’action de Beijing : révolution numérique, lutte contre la pauvreté, zéro violence, égal pouvoir de décision, paix, sécurité et justice climatique.
D’autres pistes ont été débattues comme la mise en place d’un processus rigoureux de vérification et de mesure des progrès, la diversification des lieux de tenue du sommet pour permettre au plus grand nombre d’y assister (le coût actuel et les restrictions de visas limitent la venue de certaines organisations), un financement long terme et durable, une plus grande participation de la société civile aux processus décisionnels et la mise en place d’un processus flexible pour faire face aux urgences.
Après deux semaines intenses, la cérémonie de clôture a marqué les esprits : le représentant des États-Unis a insisté sur le fait qu‘ils ne soutiennent plus les objectifs de développement durable (ODD) et qu’ils ne prendront plus aucune mesure pour lutter contre le changement climatique.
Mme Sima Bahous, directrice exécutive d’UN Women, a prononcé un puissant discours de clôture, soulignant que la Déclaration de Pékin reste un cadre essentiel pour la coopération internationale en matière d’égalité des sexes. Elle a insisté sur le fait que la lutte pour les droits des femmes est plus urgente que jamais. Aucun pays n’a pleinement atteint les objectifs fixés, et l’égalité pour les femmes demeure un défi constant avec un risque de régression réel.
Cependant, tout espoir n’est pas perdu. Au moment de clôturer le sommet, nous avons assisté à des jalons historiques : le Comité International Olympique (CIO) a élu sa première présidente (Kirsty Coventry),
la Namibie a nommé sa première présidente (Netumbo Nandi-Ndaitwah)
et la Tunisie a désigné, pour la deuxième fois de son histoire, une femme Première ministre (Sarra Zaafrani-Zenzri). Enfin, on peut se réjouir du nombre record de 5 845 représentants d’ONG ayant assisté à la 69e édition du sommet !

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