La parole, outil de résistance et de guérison

Paradoxe de notre temps ! Alors que les modes de communication se multiplient et se diversifient, la qualité de la parole se détériore…  Alors que les Talibans murent les femmes afghanes dans le silence, revenons, en cette veille de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes,  sur le rôle central de la parole, et conséquemment de l’écoute, dans la dynamique des violences.

Parce qu’elle se nourrit de l’incapacité à exprimer ses émotions, ou ses besoins, la violence se déchaîne lorsque la communication est bloquée. C’est valable dans les relations femmes/ hommes comme dans tous les rapports sociaux.
Sous réserve qu’elle soit activement écoutée, la parole, à la fois outil de résistance et de guérison, est un bon moyen de mettre fin au cycle de la violence… Encore faut-il qu’elle soit de qualité pour être entendue !

C’est ce constat qui motivait notre dernière Héroïne Imagine, Catherine de le Hougue, lorsqu’elle a créé l’association Parentibus en 2014 : cette ancienne juge pour enfants sillonne, depuis 10 ans maintenant, les routes de la Manche à bord d’un bus qu’elle gare sur les places de village les jours de marché pour proposer, à qui veut, un moment d’écoute. Dans ces déserts médicaux que sont souvent les milieux ruraux, le manque de psy est criant, et la solitude fait le reste : l’impossibilité de partager ses joies et peines peut vite peser lourd.
Formés à l’écoute active, les bénévoles de Parentibus le savent bien : les échanges commencent généralement de façon badine, une conversation autour d’un café. Mais très vite, la parole, libérée, devient libératrice et le soulagement est palpable… Des moments forts, à retrouver dans le dernier documentaire Imagine  « Je parle au bus  » (voir ci-dessous)