Une inextinguible soif de justice !
« Mes chers amis,
Pour la première fois de l’histoire humaine, le monde s’est mis au même diapason. Et le message résonne « loud and clear »* : nous sommes fragiles !
Mais si la vie est fragile, elle est pugnace aussi. Jusqu’au bout, jusqu’à son dernier souffle, elle se bat pour trouver un chemin qui lui permettra d’échapper à la mort.
Durant 8mn et 46 secondes, Georges Floyd a tenu. Une éternité !
Ce qui rend insoutenable les images de cette agonie, c’est cette effroyable lenteur. Comme si le temps suspendait son cours implacable afin de permettre au bourreau de retrouver le chemin de son cœur, de son humanité. Mais ce dernier pose, fièrement, laissant ces longues secondes s’égrener vers l’irrémédiable.
La cruauté de cette mise à mort a provoqué une vague d’émotion sans précédent. Elle ne connaît pas de frontière, mobilise les foules et réclame JUSTICE !
Justice pour les populations noires, latinos, asiatiques, pour toutes les minorités, mais aussi pour les femmes, pour toutes celles et ceux qui revendiquent leur droit à la différence, leur droit à la vie ! Aux avant-postes de ce mouvement de revendication, on trouve principalement les jeunes. Une jeunesse qui, jour après jour, voit son héritage se ternir mais qui refuse d’abdiquer.
Ce sursaut participe d’un esprit d’idéalisme et de résistance. Et pour moi, c’est bel et bien cela l’esprit de jeunesse… C’est cet esprit que je retrouve chez Ruth Bader Ginsburg, la célèbre juge progressiste qui siège à la Cour suprême des Etats Unis et qui, à 86 ans, est justement devenue une véritable icône des jeunes. Si j’évoque ici cette grande figure du féminisme, c’est parce qu’à la lumière de ces tragiques évènements, me revient la phrase emblématique de son combat : « I ask no favor for my sex. All I ask of our brethren is that they take their feet off our necks and permit us to stand upright”* . Face aux innombrables injustices de notre monde, n’hésitons pas à mettre un genou à terre, à lever nos poings et à faire entendre nos voix pour crier : « I dissent! »
Frédérique Bedos
* « fort et clair »
*« Je ne réclame aucune faveur pour les personnes de mon sexe. Tout ce que je demande à nos frères, c’est qu’ils veuillent bien retirer leurs pieds de notre nuque et nous permettre de nous tenir debout ». Phrase célèbre de la militante américaine Sarah Grimké du 19e siècle, reprise par RBG.
* « Je conteste ». C’est avec cette phrase que les juges de la cour suprême ont coutume de faire connaître leur désaccord vis à vis d’un jugement.
Mardi 30 juin à 20H, connectez vous à notre Facebook live :
« Le monde post COVID vu par les 20/30 ans »
Tous les détails pratiques seront précisés dans notre prochaine newsletter, samedi 27 juin.
« Puisque tout est incertain, autant être audacieux »
Frédérique Bedos dans les Cafés de l'Après ☕
Frédérique Bedos était hier l’invitée des Cafés de l’Après, un événement organisé par le Comité Grand Lille pour préparer le monde de demain.
Une intervention inspirante à (re)découvrir en vidéo sur Facebook, en podcast sur Ausha, et qui sera prochainement retransmise sur la chaîne de télévision régionale WEO.